DENNER


La facture allemande d'instruments à vent fut dominée durant la première moitié du 18e siècle par les Denner. Cette famille de facteurs, héritière d'une longue tradition de tournerie ("tournage de corne") exerça son activité de facture instrumentale à Nuremberg entre 1680 et 1764. Elle fut représentée par quatre facteurs :
Tableau généalogie Denner

Johann Christoph commença par apprendre le métier de son père (tourneur de corne) puis s'orienta vers la facture des instruments à vent. Il obtint son brevet de maîtrise en 1697, en même temps que Johann Schell (1660 - 1732), pour la "fabrication d'instruments de musique français, principalement de hautbois et flûtes à bec". À partir de cette époque, la position économique et sociale de J. C. Denner ne cessa de s'affermir, et à la fin de sa vie, il possédait plusieurs maisons.

 

Johann Carl, qui fabriquait "uniquement des flûtes à bec et des flageolets", aurait probablement pu prospérer de même, mais il fut envoyé en prison pour adultère et dettes. Il quitta Nuremberg en 1702, et disparut.

 

Deux fils de Johann Christoph continuèrent l'oeuvre de leur père.

 

L'aîné, Jacob, qui travailla pour la cour des Médicis à Florence en 1708, obtint son brevet de maîtrise en 1716. Facteur de grand renom aussi bien que musicien professionnel, il reçoit des éloges de ses contemporains sur son habileté au hautbois "qu'il touchait si finement et jouait si admirablement qu'on n'avait jamais rien entendu de semblable à Nuremberg". Mais il semble que ce soit son frère cadet Johann David qui reprit l'atelier de leur père, alors que Jacob s'installait à son propre compte. Johann David obtint pour sa part son brevet de maîtrise en 1736, à l'âge de 45 ans. Ainsi donc deux ateliers Denner coexistèrent à Nuremberg à cette époque.

 

Alors qu'aucune des clarinettes de Johann Christoph Denner n'est parvenue jusqu'à nous (les plus anciennes connues sont de Jacob Denner), on lui en attribue généralement la paternité.. Cette attribution est basée sur une assertion de J.G. Doppelmayr en 1730 dans son "Historische Nachricht von den Nürnbergischen Mathematicis und Künstlern", assertion qui ne peut être ni infirmée ni confirmée.

 

Encore aujourd'hui, nous possédons de nombreux instruments de la famille Denner. Tous sont de grande qualité, qu'ils soient luxueux (flûte en ivoire entièrement sculptée) ou bien très simples (en buis sans sculptures particulières).

 

L'attribution d'un instrument particulier à tel ou tel membre de la famille s'avère délicate, car les marques pouvaient s'obtenir par héritage, et Johann David a signé ses instruments "I.C. Denner", signature de l'atelier paternel.

 

Trois sortes de marques furent utilisées par les Denner :

Signature 3 Denner
Signature 2 Denner
Signature 4 Denner
signature Denner1